Le Moyen-âge
Musique religieuse
La religion chrétienne occupe une place importante dans la société occidentale au Moyen âge. Aussi une grande part de la musique de cette époque sert la religion.
Durant le VIème siècle le pape Grégoire va codifier les prières afin qu’elles soient identiques dans l’ensemble du monde chrétien. Les chants ainsi codifiés s’appellent alors chants grégoriens.
Le chant grégorien, jusqu’à l’an mille, n’est chanté que par des voix d’hommes, et toujours sans accompagnement d’instruments musicaux.
Il est d’abord monophonique, c’est-à-dire qu’il n’y a qu’une seule ligne mélodique chantée à l’unisson. On peut toutefois entendre parfois une seconde voix en bourdon, une voix chantant de façon continue sur une même note.
Chant grégorien - Terra tremuit (la Terre tremble) - extrait
Chants de l’église de Rome par l’ensemble Organum dirigé par Marcel Peres - Harmonia Mundi.
Aux environs de l’an mille des religieux eurent l’idée d’ajouter une seconde voix à la mélodie, en la chantant 5 notes au dessus (quinte).
Explication de l’organum parallèle
Voici la voix principale d'un extrait d'un chant grégorien, Sit Gloria Domini, jouée au piano
Voici la même mélodie jouée 5 notes au dessus
Voici maintenant les deux voix jouées ensemble
C’est le début de la polyphonie, c’est-à-dire que l’on chante plusieurs voix différentes en même temps, de telle façon que ces différentes voix s’harmonisent entre elles. On rajoutera par la suite d’autres voix, on chantera des voix qui ne sont pas strictement parallèles à la première.
Chant polyphonique - Extrait de « La Passion du Christ »
par l’ensemble Organum dirigé par Marcel Peres
Vers le 14ème siècle apparaît un renouveau musical, nommé l’Ars nova. Apparaissent alors des compositions à 3 ou 4 voix, avec parfois un accompagnement musical.
Guillaume de Machaut – Messe de Notre Dame – Kyrie -extrait
Ensemble Organum dirigé par Marcel Peres - Harmonia Mundi
A partir du 10ème siècle on peut également entendre des drames sacrés. Ce sont des pièces religieuses qui sont jouées et chantées dans l’église ou sur le parvis. Ce sont les Mystères ou les Miracles.
Musique profane
La musique non religieuse est appelée musique profane. Mais la frontière entre musique religieuse et musique profane n’est pas absolue ; certaines œuvres musicales mélangent religieux et profane.
Des musiciens se déplacent de ville en ville, de château en château pour faire entendre leurs chants. On les entend lors de fêtes, de mariages, pendant les veillées au château. Ils accompagnent les danses. On les appelle les Troubadours dans le sud de la France, et les Trouvères dans le nord. Les paroles font appel à tous les genres : chanson galante (pour séduire les dames), chansons guerrières qui relatent les exploits de héros réels ou imaginaires, chansons comiques…
Guiraut de Borneilh – Leu chansoneta
Ensemble Tre fontane – Le chant des troubadours - volume 2
Musique instrumentale
Des musiciens accompagnent les jongleurs, animent les fêtes, les cérémonies, jouent pour les danseurs. On parle de musique instrumentale lorsqu’il n’y a que des instruments et pas de voix. Les occidentaux partis combattre aux Croisades ramenèrent d’Orient des instruments encore inconnus. Dans les instruments du Moyen âge nous trouvons des percussions (tambours, cymbales, timbales…), des instruments à vent (trompettes, flûtes, cors, cornemuses…), des instruments à cordes (vielle, rebec – ancêtre du violon-, harpe, psaltérion, luth…).
Estampita
Ensemble Tre fontane – L’art des jongleurs - volume 2
L’écriture musicale
Les Grecs avaient eu l’idée d’indiquer les notes en leur associant une lettre de l’alphabet. Ce système avait l’inconvénient de ne pas indiquer la hauteur de la note, ni le rythme.
Pour se rappeler comment chanter leurs prières les moines commencèrent par placer des accents au dessus des syllabes, les neumes, permettant de savoir si la note était plus aigüe ou plus grave.
Puis à partir du 10ème siècle on eut l’idée d’utiliser des lignes horizontales servant de repère pour la hauteur des sons. Voilà l’origine de la portée. Les notes étaient représentées pas des carrés, et leur durée (le rythme) n’était pas indiqué. Les moines s’appuyaient pour cela sur les syllabes du texte à chanter.
Puis vers le 12ème siècle on commença à préciser les durées par des signes ou des formes de notes différentes. A la fin du Moyen-âge on aboutira au système de notation telle que nous l’utilisons aujourd’hui.
En résumé : Au Moyen-âge est apparue la musique polyphonique. Nous devons également à cette époque la notation musicale telle que nous l’utilisons de nos jours et de nombreux instruments rapportés d’Orient. |